L’histoire gaullienne apparaît au début de la Libération et au milieu de la célébration de l’Appel du 18 juin et de son fondateur. En 1942, Pierre Brossolette décrit un homme qui ne va pas trahir les Français au soir de la réussite, pendant une intervention radiophonique. Durant la Libération de Paris, l’aura du général de Gaulle s’était renforcée, à travers son annonce à l’Hôtel de Ville le 25 août.
La mémoire gaulliste de la Résistance se bâtit auprès de cette autorité atypique, délaissée en 1940, réussie à se livrer de la part de la France résistance vis-à-vis des Alliés. Les commémorations soulignent l’histoire de la France Libre. La représentation singulière de la bataille informée par le général de Gaulle dans les Mémoires de guerre entre 1954 et 1959 est incontournable et accentue autour d’un important public l’action des Français libres aux dépens de la Résistance intérieure.
À partir de 1945, un affrontement des mémoires est en action, particulièrement entre mémoire gaulliste et communiste de la Résistance. En ce qui concerne la Guerre Froide, les fabrications et les rapports invoqués par le Parti communiste assurent des enjeux aussi bien politiques qu’historiques. Le 18 juin 1949, la célébration gaulliste qui est mise au point à l’initiative de la majorité RPF et la contre-manifestation communiste met en valeur ces troubles qui s’attachent directement à la situation politique.