Suite à leur défaite initiale pendant l’Occupation, les Français ont perdu tout espoir, découragés et désireux d’abandonner la lutte. Ils ont enduré des souffrances et attendent une libération extérieure. En revanche, envers les résistants intérieurs, le Général de Gaulle a clairement exprimé son engagement. Le 18 juin 1940, il a annoncé sa volonté de jouer un rôle de rassembleur et de libérateur.
Malgré cela, une perception répandue considère de Gaulle comme agissant par procuration, symbolisant un espoir dénué de perspective. Peu sont conscients de son rôle d’exemple qui justifie un sursaut. Sous l’influence des propagandes de Vichy et de l’occupant, la réputation de De Gaulle s’est affaiblie. Si sa voix est reconnue, son visage demeure entouré de mystère.
En 1943, le Général de Gaulle devient le chef d’une Résistance unifiée, devenant une véritable légende incarnant à lui seul la Résistance. À l’époque, Emmanuel d’Astier de la Vigerie, fondateur du mouvement Libération-sud, le surnomme « Le Symbole ».
Le Général s’impose comme le principal défenseur de la Libération, reléguant les autres dans l’ombre. Selon Raoul Girardet, il joue brillamment deux rôles, étant le « sauveur, comme le Sauveur Moïse dans la Bible », mais se percevant également comme le « Sauveur Cincinnatus », le vieux sage se distinguant en d’autres temps en reflétant l’idéal politique romain, l’ayant sauvé à deux reprises.