Il est délicat de définir le terme « gaullisme » sans courir certains risques. Actuellement, le gaullisme est considéré comme l’une des grandes cultures politiques françaises, au même titre que le libéralisme, le communisme ou le socialisme. Au XIXe siècle, il incarnait la seule pensée politique à s’inscrire exclusivement dans le cadre national et à être associé au nom d’un homme.
Le gaullisme représentait un phénomène dynamique, échappant à la rigidité des hypothèses unidimensionnelles. En ce moment, c’est incontestablement son héritage qui permet de le définir. Le gaullisme a émergé le 18 juin 1940 et ne se rattache pas à une seule idéologie, mais constitue une synthèse des traditions nationalistes du XIXe siècle. Pour le général De Gaulle, la France possède un esprit et un héritage issus de sa longue et brillante histoire. Elle incarne des idéaux de liberté et d’humanité. Son ambition était de positionner la France sur la scène mondiale, défiant ainsi le système bipolaire en place, avec un rôle dépassant sa puissance réelle. Cependant, pour être respectée, la France devait demeurer indépendante.
De Gaulle s’est insurgée contre la médiocrité de son peuple, une agrégation disparate de peuples désunis qui nécessitait une organisation. Le gaullisme va au-delà d’une simple politique constituant une idéologie ou un projet de société. Selon le général, le président doit être en mesure de négocier les traités, promulguer les lois, consulter le pays, et, en cas de menace, exercer une forme de dictature.